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Pragmatique : Furetante ! Furetante ! Ma parole, tu rêves ou quoi ? Ton thé est limite en train de se répandre sur tes genoux. Tu risques la brûlure au 3ème degré et en plus tu souris ? Qu’est-ce qu’il y a de si drôle ?

Furetante : Je repensais à cette vente aux enchères…

Pragmatique : Ça m’aurait étonné qu’il s’agisse d’autre chose que d’une vente !

Furetante : Pas n’importe quelle vente, une vente de Bandes Dessinées. Tout le monde était très excité parce que des originaux de Tintin passaient en fin de vente.

Le commissaire-priseur arrive. Regard bleu polaire des mers du Sud, grande mèche blanche rabattue en arrière, menton pointu et ayant manifestement avalé un parapluie avant de venir.

Pragmatique : Je comprends mieux pourquoi tu passes autant de temps dans ces ventes, c’est le sex-appeal des commissaires-priseurs qui t’intéresse !

Furetante : Je ne relèverai même pas ! Moi ce qui m’intéresse c’est leur bagout. À cette vente, j’ai été servie ! Dès son entrée, le commissaire-priseur a commencé à faire des siennes en voyant la salle comble...

...

Le commissaire-priseur : Hmm, je vois que l'ami fidèle de Milou a tous ses supporters dans la salle… Mais nous allons commencer par les grands anciens. Un peu de respect pour les vieux, je vous prie !

Premier lot : Les facéties du Sapeur Camembert (sic). Si, si c’est une BD, je vous jure ! Bon, à cette époque il n’y avait pas de bulles, mais ce n’est pas comme le champagne : pas besoin de bulles pour l’apprécier…

Les ventes se succèdent à toute vitesse et la clerc qui assiste le commissaire-priseur, tape furieusement le compte rendu sur le clavier de l’ordinateur.

Le commissaire-priseur : Et maintenant nous vendons : L’album « Les mésaventures de Bécassine ».

Mais brusquement, l’ordinateur couine et plante sans crier gare.

Le commissaire-priseur : Et voilà, il suffit de parler de mésaventures, et il vous en tombe une sur le coin du nez !

Sourires polis dans l’assistance. Mais sans ordinateur la vente ne peut pas continuer et la foule grogne, impatientée.

Le commissaire-priseur, essayant de retenir les acheteurs qui commencent à s’en aller : Revenez ! Ne laissez pas Bécassine en plan ! Nous allons bientôt reprendre la vente, c’est l’affaire de quelques minutes !

Il frappe l’ordinateur d’un doigt rageur : Tout ça c’est la faute de la machine !

Puis, traversé par un éclair d'inspiration: Que dis-je, la machine, non : la maackina.

Il continue avec un accent italien à couper au couteau : C’est la maackina qui est fautive. Vous comprenez la maackina, c’est une femme ! Et vous savez, les femmes : c‘est capricieux. Vous n’avez qu’à demander à la mienne !

La clerc tout en essayant désespérément de ranimer l’ordinateur, intervient, vexée: Mais, Maître, il n’y a pas que les femmes qui sont capricieuses: les hommes aussi ! Et puis d’ailleurs cette machine n’est pas capricieuse, elle est juste LENTE.

...

Furetante : Et là, Pragmatique, j’assiste à une véritable transformation ! Le commissaire-priseur regarde la clerc d’un œil malicieux. Il entame alors un numéro d’acteur au poil. Pinçant entre ses doigts un lorgnon fictif, il toise la salle d’un regard hautain. Son cou paraît emprisonné dans un col amidonné imaginaire. On aurait tout d’un coup juré faire face à un membre de la grande aristocratie en 1900.

Le commissaire-priseur avec une voix de fausset : Elle est lente, elle est lente. Voyons…

Il marque un arrêt théâtral pour ménager son effet : Non, elle n’est pas lente, elle est BRETONNE !

Furetante : C’était la Marquise de Grand Air toute crachée, en train de gronder Bécassine devant ses amies.

Pragmatique : Eh bien, Furetante, il ne nous reste plus qu'une chose à faire face à ce type de plaisanteries : fonder le MLFB. Vive le Mouvement de Libération de la Femme Bretonne !

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